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Montreuillon, un village millénaire au cœur de l'Europe
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Montreuillon-culturel - (https://montreuillon.eu)

Environnement

Gestion des bassins versants

L'Yonne à Montreuillon, entre étiages et crues

Des possibilités d'exploitation aussi grandes que ses colères !


 

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Sommaire - Les crues de l'Yonne


Montreuillon, d'une inondation à l'autre
Une situation géographique particulière
Le haut-Morvan granitique
L'Yonne
Au carrefour de 3 bassins-versants
Au confluent : le projet de "La Bassée"

Des complexes pluvieux d'origine diverses
Systèmes simples
Des pluies océaniques venant de l'Ouest
Des épisodes cévenols venant du sud
Les "retours d'Est" nordiques
Les systèmes dépressionnaires mixtes
Épisode cévenol + dépres. Océaniques
Retours d'Est + dépres. océaniques

La dynamique des crues
Un système multicritère
La nature géologique des sols
La pente
Le parcours des cours d'eau
Une modélisation difficile
Les outils de contrôle des inondations

 

Grandes crues de l'Yonne avant le xxe siècle
Crues de l'Yonne avant le xiie siècle
Crues de l'Yonne entre xiie et xvie siècle
La crue de juin 1613
Crues de l'Yonne entre xviie et xviiie siècle
La crue du 13 mai 1779
Crues du xixe siècle
La crue du 4-5-6 mai 1836
Les crues de 1846 et mai 1856
La crue du 26 septembre 1866

Crues remarquables de l'Yonne au xxe siècle
La crue de janvier 1910
Dernière grande crue de l'Yonne à Montreuillon
Le barrage de Pannecière-Chaumard
Les autres crues remarquables du 20e siècle
La crue du 30 mai au 5 juin 2016

Remerciements
Bibliographie
Documentation numérique
Notes
En savoir plus sur le thème

 

Encarts
L'Yonne
La caldeira de Montreuillon
Principaux affluents de l'Yonne
Mouille morvandelle
Remarques sur le projet de La Bassée
Le Petit Age Glaciaire-PAG
Le Zouave du pont de l'Alma
Influence écologique des crues
Courbes d'exploitation de Pannecière
La fin du PAG
Les inondations remarquables du xxe siècle
Fonctionnement du barrage de Pannecière

Cartes
Les 3 beaux-frères
Partage des eaux
Systèmes dépressionnaires
Carte de l'inondation de 1866 à Montreuillon
géologie et dynamique des crues
Barrages dans le bassin de l'Yonne
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    Sigles et acronymes


    EPTB

    Etablissement Public Territorial de Bassin

     

    OCDE

    Organisation de Coopération et de Développement Economique

     

    PAPI

    Programme d'Actions de Prévention des Inondations

     

    PGRI

    Plan de Gestion des Risques d'Inondation

     

    PPI

    Plan Particulier d'Intervention

     

    PPR

    Plan de Prévention des Risques

     

    SLGRI

    Stratégie Locale de Gestion du Risque Inondation

     

    TRI

    Territoire à Risques importants d'Inondation

     

    VNF

    Voies Navigables de France

     

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Christian Epin

Né à Paris en 1954, Christian Epin, Docteur en Histoire moderne et contemporaine est un amoureux du Morvan. Il est propriétaire d'une résidence à Montreuillon.

Il a en 1989 écrit un livre intitulé "Montreuillon, la durée et l'instant"- Edition Parimage, constituant l'Histoire très complète de ce village.

Ses recherches, en particulier celles ayant abouti à la localisation de la bataille de 1475 permettent de rapprocher de la réalité certains aspects légendaires d'une tradition orale ancestrale.

Aujourd'hui Secrétaire général de l'Académie du Morvan il prépare une biographie sur le Duc de Praslin (1712-1785) Chatelain de Chassy (commune de Montreuillon) et Ministre de Louis XVI.

 

Sigles et acronymes

Sommaire

 

Montreuillon, d'une inondation à l'autre

Une situation géographique particulière

Le haut-Morvan granitique

Le Haut-follin, le Mont Préneley et le Beuvray font partie d'un ensemble de trois émergences granitiques groupées sur quelques kilomètres. Leur altitude est comprises entre 821 m à la poterne du Porrey où culmine le Beuvray, à 5 km de là une superbe hêtraie coiffe le Mont Préneley à 855 m et 10 km à l'Est, les "Bois du Roi" sont dominés par le Haut−Folin à 901 m : "les 3 beaux-frères" comme on le dit dans les tavernes !

Ils sont situés au carrefour de deux lignes de partage des eaux correspondant à 2 failles géologiques. Le bloc de granite en triangle s'incline rapidement vers le Nord tel un entonnoir qui rassemble les eaux vers la rivière principale.

L'Yonne

L'Yonne prend sa source à 738 m d'altitude sur les pentes du Mont Preneley. La rivière s'écoule alors vers le Nord sur une pente rapide pour entrer 35 km plus loin par l'Est dans la caldeira25 de Montreuillon (240 m). Elle repart alors vers le Nord sur une pente qui s'abaisse encore de 44 m sur les 15 km qui séparent le village de l'agglomération de Corbigny (196 m) où elle quitte définitivement le Haut-Morvan et le granite1.

Elle serpente ensuite sur un support géologique encore imperméable, fait de grès, d'argilites et marnes jusqu'à Clamecy (142 m) et sur des calcaires marneux plus poreux jusqu'à Auxerre (96 m), Sens (62 m) et Montereau-Fault-Yonne (47 m), le confluent.

Lorsqu'il pleut tout le Haut-Morvan suinte : un sol peu profond sur une roche-mère cristalline imperméable, c'est le domaine des sources et des "mouilles"31 : l'eau des nappes phréatique ruisselle dans la couche de granite altéré et d'argiles habillant le rocher et ressort de place en place sous forme de source, de tourbière ou de mare permanentes ou non. De petits ruisseaux courent le long des pentes et alimentent un réseau dense d'affluents qui desservent la rivière-reine !

Enfin toute cette eau venant du Haut-Morvan s'engage sous l'aqueduc de Montreuillon, traverse les gorges et s'achemine vers l'Auxois, le Sénonais et ... Paris !

Au carrefour de 3 bassins-versants

Immédiatement à l'Ouest de Montreuillon, derrière la ligne de partage des eaux2, s'étend le bassin−versant3 de la Loire.

Plus loin à l'Est, au point triple de Meilly-sur-Rouvres près de Pouilly-en-Auxois (altitude 435 m) appelé en toute modestie par le poète, "le toit du monde occidental"4, la Vandenesse s'écoule vers le Rhône, l'Arroux s'en va rejoindre la Loire et l'Armançon préfère l'Yonne et le bassin de la Seine (carte).

Montreuillon est donc situé sur l'Yonne, en limite Ouest du bassin icaunais, sur un passage obligé et étroit des eaux du Haut-Morvan : que la pluie vienne du Sud, de l'Ouest, du Nord ou simultanément de plusieurs système, l'Yonne récupérait traditionellement une partie plus ou moins importante des précipitations et Montreuillon était innondé ! C'était le cas avant la construction du barrage de Pannecière !

Au confluent : le projet de "La Bassée"

Source : EPTB Seine-Grands-Lacs

Au confluent du coté Seine un projet d'aménagement d'une zone inondable naturelle permettant de désynchroniser les ondes de crue de la Seine et de l'Yonne est à l'étude. Si le projet voit le jour, une baisse du niveau de l'eau à Paris de 20 à 60 cm pourrait être obtenue (en synchronisation avec les barrages existants) ce qui permettrait de contenir l'inondation à un seuil gérable.

Cette excellente idée avancée en 1990 a été soumise au débat public en 2011 et 2012. Elle a débouché sur l'aménagement d'un site-test qui permettrait baisser de 5 cm le niveau d'eau à Paris. En cas de succés, une enquête publique pourrait être réalisée en 2020 avant mise en place du projet définitif.

 

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Des complexes pluvieux d'origine diverses

Systèmes simples

1 - Des pluies océaniques venant de l'Ouest

Classiquement le Morvan reçoit des pluies océaniques résultant de la confrontation de l'anticyclone des açores et de la dépression d'Islande.

Très schématiquement, au desus de l'Océan, les masses d'air se déplacent de l'anticyclone vers la dépression, sont déviés par la force de coriolis qui leur donne une direction générale Ouest-Est et les "Jet-Streams" déplacent l'ensemble sur les côtes de l'Europe5 (NOA+).

Elles peuvent être importantes du fait qu'elles butent sur le premier obstacle rencontré depuis l'Atlantique, le bloc Mont Préneley (855 m) - Haut Follin (901 m) - Beuvray (821 m).

C'est le cas le plus fréquent et dès qu'elles tombent dans l'entonnoir granitique imperméable du Haut-Morvan, elles sont conduites inexorablement et rapidement vers la Seine.

L'un des rôle du barrage de Pannecière est précisemment d'écrêter les crues et de réguler le débit de l'Yonne pour protéger Paris.

 

2 - Des extensions d'épisodes cévenols venant du sud

Au sud, l'Allier et la Loire reçoivent des pluies cévenoles6 en général, en automne, en période d'equinoxe.

L'eau peut venir de très loin car ils prennent leur source dans les Cévennes à la latitude de Montélimar !

Mais aussi capricieuses et inattendues qu'elles soient, ces inondations sont amorties au niveau de Roanne sans conséquences sur la Loire moyenne et sur le niveau de l'Yonne qui est protégée par la ligne de partage des eaux.

Portant, les dépressions qui se forment parfois au sud dépassent les contreforts montagneux et se structurent en de véritable "épisodes méditerranéens", au-dessus des reliefs du Cantal et du Velay, de l'Auvergne et du Forez : l'air chaud et humide venant de la mer Méditerranée s'organise au contact des masses froides au dessus du Massif central en de fortes précipitations.

Si le système dépasse la ligne de partage sud du Morvan (carte) (du sable du Sahara est parfois retrouvé sur les pentes du Beuvray), ce sont à la fois, l'Yonne mais aussi la Cure, le Serein et l'Armançon qui apportent simultanément leur contribution aux inondations dans le bassin de l'Yonne et de la Seine : le zouave du pont de l'Alma à Paris peut alors se préparer à pendre un bain !

 

3 - Les "retours d'Est" nordiques

Ils amènent de l'air froid, des pluies et souvent de la neige, de l'Est, du Nord et du N-N-Ouest

En toute saison, mais généralement en hiver, l'anticyclone des Açores peut remonter et pousser l'air chaud et humide vers le Nord de l'Europe7.

La dépression islandaise se déplace vers le sud de la Scandinavie ou l'Europe centrale. Elle peut se fixer sur le Bénélux et la mer du Nord autour d'une "goutte froide" en altitude et se déplacer très lentement.

Les masses d'air tournent dans un sens anti-horaire autour du minimal dépressionnaire provoquant un "retour d'Est"8.

Les bassins de la Seine (bassins de l'Yonne, du Loing, de l'Aube, de la Marne, de l'Oise) et celui de la Loire peuvent alors reçevoir des pluies importantes en provenance du Nord-Nord-Ouest comme ce fut le cas en 2016 et avant, en janvier 1910.

 

Les systèmes dépressionnaires mixtes

1 -Épisode méditerranéen + dépressions Océaniques

En 1866 ce fut une combinaison des systèmes méditerranéens et océaniques qui occasionna de très fortes innondations sur le Bassin de la Loire et le Haut Morvan.

Cependant, les autres affluents de la Seine furent moins concernés que l'Yonne et le zouave9 put dormir tranquille

À Montreuillon cependant, ce fut une toute autre histoire :
les niveaux dépassèrent très largement ceux qu'ils atteindront en 1910 ... !

 → En savoir plus sur les innondations de 1866 à Montreuillon  …

 

2 -Retours d'Est nordique + dépressions Océaniques

En1910 et en 2016 ce furent des innondations d'origine mixte due à un retour d'Est et des pluies de l'Atlantique qui innondèrent Paris.

Le Nord du bassin de la Loire fut également sinistré.

→ En savoir plus sur les innondations de 1910 et de 2016 à Montreuillon.

 

 

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La dynamique des crues

Un système multicritère

Sans entrer dans les débats de spécialistes, il est aisé de comprendre que c'est tout un ensemble de critères qui va déterminer l'importance de l'inondation et les stratégies de lutte qui sont élaborées

En effet, tout n'est pas écrit quand la pluie tombe sur un bassin-versant : le terrain qui la reçoit peut être imperméable ou poreux, l'itinéraire suivi par les cours d'eau plus ou moins long, l'inclinaison des reliefs, les rives canalisées ou non, etc.

Et s'il faut ensuite prendre en compte l'interaction entre plusieurs bassins-versants, il est légitime de se poser la question : une modélisation préalable à un controle complet des phénomènes est elle possible ?

 

La nature géologique des sols

L'Yonne et ses 4 principaux affluents (l'Armançon, le Serein, la Cure et le Beuvron) prennent leur source en limite de la ligne de partage et commencent à couler sur des terrains imperméables : granite pour l'Yonne et la Cure Argilite, marnes et grès du Lias pour le Serein, l'Armançon et le Beuvron (carte).

Cette particularité leur confère un caractère torentiel

Ensuite ils coulent sur des horizons calcaire poreux (carte) qui les ralentissent dans la mesure ou les sols ne sont pas déjà saturés.

De plus Belgrand (1868) mit en évidence l'existance de "sources éphémères" qui constituent un apport important à l'inondation.

Enfin, il existe des communication souterraines entre les bassins de calcaire karstiques : une partie des eaux de Serein par exemple rejoint la Cure à Vermenton, à proximité de Bonnard, son confluent avec l'Yonne !

.

 

La pente

Plus les pentes sont fortes plus le débit est important

L'Yonne par exemple prend sa source à 730 m d'altitude et 35 km plus loin, elle est déjà descendue de 500 m.

La Cure a sensiblement le même profil : source à 695 m d'altitude et 129 m à son confluent sur un parcours de 112 km.

 

Le parcours des cours d'eau

S'il pleut sur toute la ligne de partage, la Cure qui doit parcourir 112 km avant de rejoindre l'Yonne apportera sa contribution avant l'Armançon qui coule sur 202 km.

Les pluies océaniques inondent la source et les affluents de l'Yonne avant la Cure mais cette dernière est rapide et plus courte : les 2 pics de crue peuvent se confondre à Cravant, au confluent des deux cours d'eau et povoquer une inondation très importante.

Un décalage dans le temps influe donc sur la gravité de l'inondation en aval des confluents.

 

Une modélisation difficile

Comment ne pas être tenté de modéliser le phénomène pour définir des stratégies robustes de lutte ?

Goubet (1981), Belgrand lui-même et d'autres se sont heurtés à la qualité des informations : sans s'arrêter aux "crues extraordinaires" ou "jamais connues de mémoire d'homme", qui sont difficilement quantifiables, les échelles hydrométriques installées depuis 1732 à Paris étaient graduées en pouces.

Elles furent remplacées progressivement par le système décimal sans que l'on sache toujours de quoi parlait la littérature.

Le zéro correspondait il à l'étiage ou au fond de la rivière ?

Comment tenir compte du dragage ou au contraire des alluvions et des débris divers déposés par la crue précédente ?

Comment comparer des crues résultant de phénomènes météorologiques complètement différents ?

Comment mesurer l'influence de la levée de digues, du déboisement des massifs, de la fonte des neiges, etc.  ?

Goubet estime que le débit est la donnée fiable à considérer mais qu'elle ne le devient qu'à partir de 1920 !

 

Les outils de contrôle des inondations

A défaut de modéliser, les experts ont construit des barrages et un réseau de stations de mesure des débits aux endroits stratégiques le long des cours d'eau.

Sur l'Yonne, le barrage de Pannecière-Chaumart et sur ses affluents, Chaumeçon sur le Chalaux, le Crescent au confluent aux-CureChal, le complexe Bois de Cure et Malassis sur la Cure, St-Agnan sur le Cousin (affluent de la Cure), Pont et Massene, Cercey sur l'Armançon, Grosbois 1 et 2 sur son affluent la Brenne (carte).

Tous sont des barrages multifonctions (écrêtage des crues, support d'étiage, électricité, eau potable, rigoles pour le canal du Nivernais et le canal du Centre sans oublier le tourisme, les sports nautiques et la pêche !).

Pour protéger Paris le dispositif est complété, sur la Marne par Der-Chantecoq, sur l'Aube par le Complexe Temple et Amance et sur la Seine par le Lac-réservoir d'Orient et bientôt La Bassée.

La stratégie de protection des agglomérations et surtout Paris consiste, d'abord à connaître en temps réel l'évolution des débits de tous les cours d'eau, ensuite de provoquer un décalage entre les pics de crues des différentes rivières et des affluents, en jouant sur les retenues et les différences de rapidités des cours d'eau.

Montreuillon est quant à lui situé immédiatement sous le barrage de Pannecière. l'essentiel des crues se produit durant l'hiver au moment où il est presque vide30 : il peut alors assurer sa fonction d'écrêtage, retenir l'eau et la libérer plus tard progressivement.

Cependant en 2016 l'inondation s'est produite en fin de printemps alors que le barrage était plein et prêt pour le support d'étiage de l'été. Les ingénieurs ont dû alors stocker sur la "tranche exceptionelle" (graphique) et relâcher l'eau en fonction de l'évolution des inondations en aval. L'Yonne a pu être contenue dans son lit majeur sans faire de dégâts notables.

Les habitants de Montreuillon qui ont eu leurs près inondés ne se sont pas privés de critiquer les gestionnaires du barrage !, mais ils ne se sont pas rendu compte qu'ils avaient échappé à une crue importante !

 

 

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Les grandes crues de 'Yonne avant le XXe siècle

Les récits du Moyen-age sont empreints d'une religiosité qui fait sourire aujourd'hui : les crues sont toujours une punition de Dieu et il est rare de ne pas trouver fort opportunement un édifice religieux miraculeusement épargné pour conforter les affirmations des clercs.

Heureusement, quelques chroniqueurs sont plus neutres dans l'appréciation des phénomènes.

Une autre difficulté réside dans le fait de se limiter à l'Yonne en amont d'Auxerre et de cibler le Haut-Morvan : la littérature est très discrète à ce sujet !

Il est à noter également que les crues de l'Yonne importantes ne correspondent pas toujours à une catastrophe à Paris donc peu d'auteurs s'y sont interessé : en 1658 par exemple il semble que seule les rivières du Nord de la Seine soient intervenues significativement dans la crue parisienne. Elle n'a pas été qualifiée de catastrophique en pays icaunais. A l'inverse de l'inondation de 1866 beaucoup plus importante que celle de 1910 à Montreuillon mais qui n'a pas ému le zouave.

Voici maintenant des extraits de la littérature récapitulant une grande partie des événements et des humeurs de la rivière.

(source principale Maximillien Quantin, 1885) :

 

Les crues de l'Yonne avant le XIIe siècle

L'Èvêque Grégoire de Tours décrivit en 583 une inondation de Paris qui détruisit beaucoup de bateaux et en 588 de grandes inondations en Bourgogne (mais en insistant surtout sur le bassin du Rhône)

En mai 846, l'inondation d'Auxerre atteignit les murailles et comble du désastre emporta des tonneaux de vin ... pleins, se désolait l'auteur (ann St Bertin p64).

En dehors de la perte du divin breuvage10, une pièce de 228 l pèse plus de 300 kg ce qui laisse imaginer la puissance des flots !

Enfin, en février 886 le Poète Abdon relatait ainsi la déconvenue des Normands venus ruiner Paris. "la Seine nous prêtant son secours, enfla ses ondes, engloutit au fond de ses abîmes ces malheureux et les fit descendre dans l'Averne" 11

Ces événements se produisirent pendant l'"optimum climatique médiéval" qui était une période chaude.

 

Les crues de l'Yonne entre le le XIIe et le XVIe siècle

Robert Abolant 12 était chanoine régulier de l'Ordre des Prémontrés13 de l'abbaye de Saint Marien. Il fut célèbre pour ses chroniques.

Il était particulièrement sensible aux inondations car l'abbaye était située à Auxerre sur la rive droite de l'Yonne dans une zone marécageuse. Pour puiser l'eau du puit, il suffisait aux moines de se pencher sur la margelle ...

Il décrivit donc la crue de novembre 1174, celle de novembre 1196 qui fit déborder les rivières, celle de décembre 1206 qui fut la conséquence d'une tempête qui détruisit nombre d'édifices et de moulins.

Robert de St-Marien mourut en 1212 et ne put donc pas commenter l'inondation de 1265, quand l'Yonne envahit complètement l'abbaye St-Marien et endommagea le pont romain d'Auxerre.

Il échappa aussi à celle des années 1280 et 81 qui fut semble-t-il la plus importante, la pluie tomba sans discontinuer "au point que le vin fut mauvais" (décidemment !).

Cette crue s'est produite au moment où les volcans d'Indonésie entraient en éruption marquant ainsi le début du "petit âge glaciaire.

Bien qu'aucune information icaunaise nous soient parvenue, le chroniqueur Guillaume de Nangis évoque une inondation si importante à Paris en 1296 que"toute la ville fut remplie et entourée d'eau; en sorte [...] qu'on ne pouvait passer dans aucune rue sans le secours d'un bateau". Deux ponts de pierre s'écroulèrent de même que des moulins avec les maisons baties dessus.

La crue suivante en 1306 se compliqua par un gel avant la décrue "si bien que la débacle fut terrible". Le xive siècle subit encore des inondations en 1373, 1384, 1394.

De même au xve siècle en 1407, 1427 (à la Pentecôte !), mars 1432, janvier 1434, avril 1442, janvier 1496.

Celle de 1497 provoqua le chute du Pont Notre-Dame à Paris.

L'Yonne déborda encore en 1547 et en 1555 obligeant les chalands à se déplacer en bateau. Le 20 novembre 1582, elle dévasta les ports de flottage ou encore en juillet 1591 elle le fit "de manière effrayante" et beaucoup de récolte furent perdues.

Celle de 1595 à Paris ne doit pas compter car c'était "une punition du ciel" contre des gens "enrichis d'usure et pillage de la Saint-Barthélemy et de la Ligue" et chacun sait que "Sa justice s'exécute tôt ou tard sur les rebelles et réfractaires à Ses saints commandements". Dieu avait pourtant prévenu en faisant refleurir l'Aubépine14

 

La crue de juin 1613

Mais tout cela serait peu de chose à coté de la crue centenale de 1613.

Des pluies d'une rare violence s'abatirent en abondance sur le Morvan et l'Auxois et persistèrent pendant les mois de mai, juin et juillet de telle sorte que l'inondation demeura pendant l'été15.

Des maisons furent détruites, des personnes noyées, des milliers de stères de bois prêt à partir pour la capitale furent emportés.

L'Yonne, le Beuvron, la Cure, le Serein (qui monta de 5m) et l'Armançon furent concernés.

Cette crue servit pendant longtemps de repère pour la Bourgogne mais il est interessant de noter qu'à Paris son impact fut limité.

 

Les crues de l'Yonne entre le XIIe et le XVIIIe siècle

Le 25 septembre 1625 et le 9 avril 1642, les empilements de bois furent dispersés dans la campagne.

En février 1658 et 1674 des dégats furent notés sur les bords de l'Yonne sans que les auteurs n'insiste sur leur caractère exceptionel.16

Pourtant la crue fut enregistrée à un niveau de 8.96 m à Paris (donc supérieur à celui de 1910), le pont Ste-Marie fut emporté et comme à l'accoutumé, tout Paris invoquait l'intercession de Sainte‑Geneviève qui seule pouvait contrôler les inondations !

Par contre celle de 1682 fut qualifiée de "désastre immense" qui emporta 30 000 cordes de bois17. Celle du 25 au 27 juin 1697 fut comparée à celle de juin 1613, mais sa cote fut mesurée à 6 m plus bas (?!).

Après les inondations de 1710, 1713 et 1725 le pont de Joigny s'écroula.

La crue suivantes, le 16 décembre 1740 auraient été notée avec une cote supérieure à celle de 1613 mais la littérature n'est pas bavarde à ce sujet.

Pas plus concernant celles du 23 février 1749 et de 1764.

 

La crue du 13 mai 1779

Dans les premiers jours de mai 1779 arriva "la plus effrayante inondation qu'on ait vu de mémoire d'homme" : 23 trains de bois18 furent emportés et créérent un embâcle au pont de Joigny ; Les habitants durent monter sur les toits.

Débordement des 2 rivières l'Yonne et le Beuvron à la suite de ces fortes pluies du début mai.

Plusieurs auteurs se sont interrogés sur la mesure d'une "mémoire d'homme" mais curieusement, avant le xixe siècle ces catastrophes à répétition n'incitèrent pas les autorités de l'époque à poser systématiquement des échelles de mesure ou à évaluer les débits.

Il est vrai qu'on ne mesure pas une punition divine !

 

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Les crues du XIXe siècle

Les crues de 1784 et mars 1801

Le 9 mars 1784 nouvelle inondation due à la fonte des neiges, les ports de flottage des Vaux d'Yonne furent à nouveau dévastés.

Le 27 et 28 Ventose de l'an IX (19 mars 1801) l'inondation entraina "de grandes quantités de bois" sur l'Yonne et la Cure !

La moulée19 qui était emportée à chaque débordement de l'Yonne ne devait pas faciliter l'écoulement des eaux surtout quand elle était déjà assemblée en train de bois et les ponts qui résistaient aux coups de boutoir de ces bûches devaient être solides20 !

Le 10 et 11 mai de l'an X (1802) dégats à Sens, l'eau monta à 3.97 m, des maisons furent détruites et 183 furent envahies.

 

La crue du 4-5-6 mai 1836

Les 4, 5 et 6 mai 1836 - Inondation extraordinaire, destruction de maisons et de villages.

A Pont-sur-Yonne l'eau monta à 1.30 m au dessus du pont

A Clamecy le maximum fut atteint à 3.36 m, les bûches ont détruit les murs et le pont de Bethleem (les pics de crue du Beuvron et de l'Yonne se sont rejoints à Clamecy)

A Auxerre à 4.16m et à Sens 4.20 m.

 

Les crues de 1846 et mai 1856

Les auteurs morvandiaux ne citent pas ces événemens bien que du coté ligérien ils furent très importants, en particulier en mai 1856.

L'aqueduc de Montreuillon fut inauguré en 1844 mais ni des "laisses" ni des marques gravées ne furent marquées sur les piliers à l'inverse de 1866 et 1910.

Paris fut inondé, surtout en 1856, la hauteur d'eau de l'Yonne monta à 4.04 m à Sens.

La rivière déborda très probablement également à Montreuillon mais il faut croire que pour ces populations habituées au phénomène, ces crues n'ont pas été mémorables

 

La crue du 26 septembre 1866

26 septembre 1866 - Inondation d'une ampleur exceptionnelle.

Tous les cours d'eau du bassin de l'Yonne furent en crue importante mais celles de l'Armançon, du Serein et de la Cure arrivèrent au confluent avant la crue principale de l'Yonne (longueur de la riviere) ce qui contribua a réduire les conséquences sur Paris.

Le niveau atteignit 3.75m à l'entrée des gorges à Montreuillon, 3.16 m à Clamecy et l'eau monta à 85 cm au-desus chemin de halage, elle fut enregistrée à 4.30 m à Sens.

Pour les voisins de l'Ouest, le bassin de la Loire ce fut catastrophique sur toute la longueur du fleuve.

A l'Est, Le bassin du Rhone fut globalement épargné.

Pour le Nord, Paris ne subit qu'une "grande crue ordinaire" car tous les affluents de la Seine ne contribuèrent pas de façon importante à l'événement.

 → En savoir plus sur les innondations de 1866 à Montreuillon  …

 

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Les crues remarquables de l'Yonne au XXe siècle

La crue de janvier 1910

L'automne 1909 avait été très pluvieux, amenant les sols a saturation d'eau.

En janvier 1910, à la suite d'un retour d'Est6 couplé à des pluies océaniques, des précipitations très importantes tombèrent sur le Morvan jusqu'à faire monter le niveau de l'Yonne à Montreuillon jusqu'à 3.05m à l'entrée des gorges.

L'inondation qui envahit la moitié du Bourg monta jusqu'au 1er étages des maisons et des granges proches de la rivière.

En aval une catastrophe s'annonçait sur Paris : tous les affluents de l'Yonne débordaient de même que les affluents de la Seine.

A partir du 22 janvier un deuxième pic de crue se produisit ajoutant encore à l'inondation jusquà atteindre un niveau de 8.62 m au pont d'Austerlitz (niveau le plus important atteint depuis 1658).

Intra-muros, 20 000 immeubles furent inondés et 30 000 en banlieue, le métro, les caves furent envahis, l'ancien lit de la Seine retrouva sa rivière, les égouts refluèrent, etc. Les dégats furent estimés à l'équivalent de 1.6 Milliards d'Euros actuels.

Cette crue, qualifiée de centenale sert encore aujourd'hui de référence et n'a pas été dépassée depuis plus d'un siècle.

l'OCDE estime à 30 mlliards d'Euro le coût des dégats directs si un tel événement se produisait aujourd'hui, sans compter les 400 000 emplois perdus, 50 milliards d'impact sur le PIB, 5 millions de personnes sinistrées, etc.30

 → En savoir plus sur les innondations de 1910 à Montreuillon  …

 

 

Novembre 1944 - la dernière grande crue de l'Yonne à Montreuillon

C'était la Guerre, l'occupant nazi avait quitté le village, mais l'Yonne se rappela aux habitants en inondant une fois de plus les maisons du bas du bourg et bien sûr tous les champs situés dans le lit majeur.

Les eaux montèrent jusqu'à une hauteur de 2.80 m au "grand pont". soit 25 cm seulement en dessous du niveau de 1910. Elles atteignirent 3.40m à Auxerre et 4.25m à Joigny.

A Paris l'inondation monta à 6 m au Pont d'Austerlitz, caractéristique d'une crue majeure mais pas exceptionnelle.

Néanmoins il semble très probable que cette inondation contribua à saturer les sols en aval et prépara la crue de février 1945. Cette dernière n'a pas marqué les esprits dans le Morvan mais elle provoqua à Paris une montée des eaux qui atteignit 6.85m au Pont d'Austerlitz

A noter que plus au Sud la Dordogne déborda également et l'inondation dans cette région fut considéré comme "la crue maximale du xxe siècle".

En forêt, la résistance à l'occupant allemand se consolidait et finalement ce bloquage de la circulation était plus préjudiciable à l'ennemi qu'aux morvandiaux qui connaissaient bien leur terrain. Le maquis Daniel en particulier pouvait en profiter pour améliorer son ordinaire auprès des habitants et des commerçants sympathisants de Montreuillon.

 

Le barrage de Pannecière-Chaumard

A la fin de la guerre de 1939-45, les travaux du barrage de Pannecière-Chaumart ne reprirent pas immédiatement car il fallait reconstruire les ponts et le ciment manquait cruellement.

L'hiver 1947 fut polaire et c'était la misère dans la cité ouvrière. La sécurité était inexistante mais les 6 000 ouvriers (en grande majorité des morvandiaux car les communications étaient difficiles) érigeaient progressivement l'ouvrage.

La mise en eau fut commencée le 31 décembre 1949 et s'acheva le 30 juin 1950.

A partir de cette date, les fonctions de support d'étiage et d'écrêtement des crues furent assurées et dès lors aucune crue ne créa plus de dégats aux habitations de Montreuillon.

Il faut cependant rester vigilant : ceci ne veut pas dire qu'il pourrait contenir une forte crue en été (le barrage serait alors plein pour le support d'étiage) ou un phénomène majeur en hiver (fortes pluies pendant une longue période, remplissage anormalement rapide et important du lac-réservoir) qui amènerait à accepter un débit de sortie trop important.

 

 

Les autres crues remarquables du 20e siècle

En janvier 1955, l'Yonne sous contrôle du barrage déborda encore, mais sans commune mesure avec ce qui avait été observé auparavent : 1.32 m à Clamecy, 2.36 m à Avallon, 2.10 m à Aisy‑sur‑Armançon et à Sens l'eau monta jusqu'à 3.52 m sans qu'il fût observé de second pic de crue.

Elle recommença en 1982, 1998, 2001 et 2006 mais le barrage de Pannecière géra très bien la situation et seuls les champs situés dans le lit majeur furent innondés.

 

La crue du 30 mai au 5 juin 2016

Ce fut une crue de fin de printemps avec cependant une configuration météorologique classique (retour d'Est + pluies océaniques).

Mais en 2016, les pluies ont relativement épargée le Haut Morvan : l'Yonne et ses affluents n'ont contribué aux inondation en aval, qu'à la marge.

C'est probablement ce qui a sauvé Paris d'une crue comparable à celle de 1910 !

 

 → En savoir plus sur les innondations de 2016 à Montreuillon  …

 

 

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Michel Partiot Académie du Morvan ‑  novembre 2016

 

Remerciements

  • Un grand merci à Frédéric Gache de l'EPTB Seine Grands-Lacs, Chef de Service Directive inondation pour ses conseils et les références bibliographiques qu'il a bien voulu me communiquer.
  • De même que Damien Brossard de l'association "Meteo-centre" et co-Webmaster du site www.meteo-centre.fr pour les données qu'il m'a fait parvenir.
  • Encore merci à mon ami Serge Millot témoin de la crue de 1944 pour m'avoir confié ses précieuses photos illustrant l'événement.
  • Merci enfin à mon complice Claude Minard Webmaster de l'excellent site sur le Morvan Eulglod pour la documentation qu'il m'a fait partager et les encouragements amicaux qu'il y a joint.

 

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Bibliographie

  • Anonyme, 1936, L'aménagement des forces hydroélectriques du Morvan, Annales de géographie, t45 n°256, pp. 442-444
  • Babinet H., 1955, La crue de la Seine de janvier 1955La Houille blanche - n° spécial A/1955:293-300
  • Baudiau J-F., 1854 et 1867. Morvand ou Essai géographique, topographique et historique sur cette contrée, 1re édition en 2 volumes, 1854 Ed. Fay père et fils - Nevers. 2e édition en 3 volume 1865-1867 Ed. Librairie Guenegaud-Paris.
  • Beaujeu-Garnier J., 1950, Le Morvan et sa bordure Ed. PUF, 288 p.
  • Behic A., 1866, Rapport à sa majesté l'Empereur Ministère de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics - Imprimerie impériale - 23 p.
  • Belgrand M.E. et Lemoine M.G., 1668, Étude sur le régime des eaux du bassin de la Seine pendant les crues du mois de septembre 1866Ann. des P. et Ch., Ser.4, vol.2, t.16, Ed Dunot, Paris pp. 235-550
  • de Brive A., 1867, Etude sur l'inondation du 24 septembre 1866 dans la Haute Loire Ann. Soc Acad. du Puy, t.XXVII pp. 1-15
  • Bonnamour J., 1966, Le Morvan - La terre et les hommes Ed. PUF, 454 p.
  • Bruley J., 1973, Le Morvan coeur de la France - Géographie, Histoire, Littérature, t. I, Ed. La Morvandelle, 571 p.
  • Carrat H.Académie du Morvan, 1982, La géologie du Morvan cristallin - Bull. n° 16, Académie du Morvan, Château-Chinon, 47 p.
  • Champion M., 1859 - Les inondations en France depuis le VIe siècle jusqu'a nos jours (Bassin de la Seine et de la Loire), t2, Ed.Dunot, Paris, p.100
  • Epin C.Académie du Morvan, 1989. Montreuillon - La durée et l'instant, Ed. Parimage, 247 p.
  • Goubet A., 1981 - Les crues dans le bassin de la Seine du 17e au début du 19e siècleLa Houille blanche n°6 pp.393-403
  • Hays J.D., Imbrie J., Shackleton N.J., 1976. Variations in the Earth's Orbit : Pacemaker of the Ice Ages, Science, New Series, Vol.194, n°4270, pp 1121-1132
  • Lang M. et Coeur D. 2015 -Les inondations remarquables en France : pInventaire 2011 pour la Directive inondation - Ed Quae pp. 512 + 129 planches graphiques
  • Michel-Lévy A., 1898, Le Morvan et ses attaches avec le massif central. In: Annales de Géographie, t. 7, n°36:404-428.
  • Michel-Lévy A., 1899, Le Morvan et ses attaches avec le massif central. In: Annales de Géographie, t. 8, n°37:6-21.
  • Moreau J.-P., 1955, La crue de la Seine en Janvier 1955, à l'amont de Paris - Revue du Nord, t37, n°147, Juil-Sept 1955. Livraison géographique n°4, pp 57-64
  • Pinard L. Académie du Morvan - 2011 - Les morvandiaux et la météorologie (1840 - 1940) - Bull. Académie du Morvan, Château-Chinon, n° 71, 52 p.
  • Pardé M., 1928, Périodicité des grandes inondations et crues exceptionnelles - Revue de géographie alpine, t16, n°2, pp 499-519
  • Pardé M., 1959, La crue de la Seine en janvier 1955 - Annales de géographie, t68, n°368, pp 358-360
  • Quantin M., 1885, Histoire de la rivière d'Yonne, Bull. Soc. Sc. historiques et naturelles de l'Yonne - vol. 39:348-498
  • Vincenot H., 1979, Terres de mémoire - Ma Bourgogne, le Toit du monde occidental, Ed. Universitaires.JP Delarge, Paris, Coll. Terres de mémoire, 255 p.

 

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Documentation numérique

 

Sigles et acronymes

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Notes

  1. caldeira de Montreuillon : il y a 260 millions d'années, une remontée de lave rhyolitique acide traversa le vieux socle granitique hercynien provocant des nuées ardentes (aerosols volcaniques composé de gaz, de cendres et de blocs de rhyolithe et d'ignimbrites). En se refroidissant un dôme se forma et s'effondra dans la chambre magmatique vide en créant en surface une "caldeira" (appelée aussi caldera), une dépression circulaire à fond plat.
  2. granite : appelé granit par les carrier et granite par les géologues, se prononce encore en Morvan "grani" comme au xvie siècle.
  3. bassin−versant : aire où se rassemblent les eaux qui se déversent dans un même exutoire (rivière, fleuve, mer).
  4. Ligne de partage des eaux : limite entre plusieurs bassins versants
  5. Henri Vincenot : Henri VINCENOT, est un écrivain français chantre de la Bourgogne, de son histoire et de ses traditions, également peintre et sculpteur, né à Dijon en 1912 et mort à Dijon le 21 novembre 1985.
  6. Régimes météorologiques : schématiquement il existe 4 régimes météo actifs dans nos régions d'Europe occidentale. Les acteurs sont l'anticyclone des açores (A) et la dépression d'Islande (D), la force de coriolis due à la rotation de la terre qui déplace les masses d'air vers l'Est (hémisphère Nord) et les "jet-stream" qui sont des courant d'air d'altitude très puissants se déplaçant d'ouest en est.
    Ces régimes varient en fonction des positions relatives de A et D et sont appelés (i) "NOA+" (régime d'Oscillation Nord-Atlantique positif) temps le plus classique, vent d'Ouest, pluies au Nord, tempêtes, (ii)"NOA-" vents d'Est et NE; les pluies descendent vers le Sud, (iii)"régime de dorsale" temps sec et chaud, (iv)"régime de blocage" où tout semble figé. Evidemment, ces régimes passent d'un mode à l'autre par des transitions complexes
  7. Épisode cévenol : l'air chaud situé au-dessus de la Méditerranée est poussé par le vent du Sud (et parfois le Sirocco venant du Sahara). Lorsqu'il rencontre le Massif des Cévennes, froid et humide, il y a condensation et de fortes pluies tombent sur les reliefs et les plaines de piedmont provoquant des innondations. Les Départements concernés sont l'Ardèche, le Gard, l'Hérault et la Lozère mais le terme est parfois employé (improprement) quand le même phénomène se produit sur les contreforts des Alpes.
  8. Retour d'Est : important conflit entre des masses d'air chaud et humide d'anticyclones bloqués sur l'Atlantique et la Méditerranée et d'une dépression venant souvent d'Islande et se déplaçant vers la Frise (NL), la Westphalie (D) ou la Bavière (D). Souvent associée à une "goutte froide" elle se déplace très lentement. Dans une dépression les vents tournent dans le sens anti-horaire, aussi les pluies arrivent sur le Morvan en provenance du Nord ou du Nord-Ouest
  9. Zouave du Pont de l'Alma : la sculture est de Georges Diebolt (le modèle serait le soldat André-Louis Gody, 1828-1896 qui en fait n'a jamaismis les pieds en Crimée puisqu'il était à l'époque en garnison en Afrique mais il avait une prestance qui plaisait à Diebolt !). Elle représente les troupes victorieuses en Crimée en 1854. Elle fut commandée par Napoléon III et installée sur la piles aval, rive gauche du Pont de l'Alma à Paris en 1856. Le pont fut refait en 1974 et le zouave installé en amont, rive droite et surélevé de 80 cm selon les uns, de 10cm selon les autres (il semble en fait que personne n'ait mesuré !). La tradition veut que la population surveille l'évolution des crues en fonction du niveau d'immersion de la statue. La dernière fois qu'il prit un bain de pieds fut en 2013 (3.86 m) ; la limite navigable est de 4.30 et le niveau de base est de 2 m.
  10. Nappe alluviale : zone située entre le fond de la rivière et la roche mère. Elle est composée d'alluvions grossiers qui filtrent l'eau et elle assure la liaison entre la rivière et la nappe phréatique
  11. Eutrophisation : Enrichissement des eaux en azote, carbone et phosphore entraînant la prolifération d'algues et de phytoplancton qui augmente la charge en matière organique biodégradable. L'eau trouble en surface ne permet plus à la lumière de pénêtrer suffisament, la photosynthèse ne peut plus assurer l'oxygénation de l'eau et par ailleurs les bactéries aerobies qui dégradent la matière organique en profondeur épuisent l'oxygène déjà présent. En phase finale le milieu devient abiotique (mort !).
  12. Ripisylve : Formation végétale qui colonise les berges du lit mineur des cours d'eau (Saules, Aulnes, Frênes en bordure, les pieds dans l'eau, Erable et Ormes en hauteur, Chêne et Charmes sur le haut des berges). Après une crue, la forêt alluviale s'étend plus largement dans le lit majeur.
  13. Le vin : il faut se souvenir qu'à cette époque, l'eau n'était généralement pas potable au contraire du vin. A la fin de la guerre de cent ans, la plus grande perte des anglais fut celle de la Guyenne qui les privait de leur approvisionnement en vin
  14. Averne : lac conduisant aux enfers (mythologie).
  15. Robert Abolant : notons que la littératuren'est pas unanime pour lui attribuer les "chroniques de St-Marien".
  16. Le miracle de l'Aubépine : le 26 août 1572, deuxième jour du massacre de la Saint-Barthélemy une aubépine refleurit au cimetière des innocents, fait rarissime en cette période. Beaucoup, le Roi Charles IX y compris, l'interprêtèrent comme un miracle et un signe de Dieu de faire cesser cette furie. Malheureusement l'appât du sang et des pillages était trop grand, il fallut 30 000 morts pour apaiser Thanatos, le Dieu de la mort !
  17. Prémontrés : l'Ordre des chanoines réguliers de prémontré fut fondé par Norbert de Xanten au xiie siècle (1120). Il créa son abbaye dans la forêt de Voas dans l'Aisne au lieu-dit Presmontré. Les chanoines suivaient la règle de St-Augustin. Après la révolution et les lois de 1905, l'ordre a éclaté mais il s'est reconstitué dans ses abbayes à partir de 1921
  18. Exploitation du lac réservoir de Pannecière : l'EPTB Seine Grands lacs publie en temps réel les indicateurs d'exploitation (volume, taux de remplissage, volume disponible contre les crues, volume disponible pour l'étiage) et une plaquette explicative sur le fonctionnement du barrage.
  19. Étiage : abaissement exceptionel du niveau de l'eau; sinon la période où le niveau de l'eau est habituellement le plus bas correspond aux "basses eaux". L'étiage est aussi parfois définit comme le point le plus bas du niveau de l'eau.
  20. La moulée : rondin de bois de 3 pieds 6 pouces (1.14 m) dont le diamètre était évalué avec un cercle de fer de 18 pouces de circonférence (45.77 cm) servant de calibre. S'il était plus grand, il était fendu
  21. Corde de bois : mesure environ 5 stères en Morvan (4.8 stères). En fait "un peu " de moulée était ajouté à chaque corde pour compenser le bois tordu et éviter toute contestation
  22. Train de bois : radeaux de 4.6 m x 75 m (!) x 4 couches de bûches en épaisseur constitués d'environ 200 stères de moulée. Ils étaient assemblés à Clamecy et acheminé par flottage à Paris
  23. Crue de 1613 : Une inondation qui se maintient en été, ce point est important car dans la région il semble que les inondations furent rarissimes après le mois de mai et pendant des siècle le niveau de l'Yonne baissa jusqu'à l'étiage à partir de Juin !
  24. Crue de 1658 : et pourtant à Paris l'inondation fut mesurée à 8.96 m, donc supérieure à celle de 1910 (8.62 m) !
  25. Crue centennale de 1910 : l'OCDE estima en 2014 que la même crue aujourd'hui causerait au minimum pour 30 milliards d'Euros de dégats directs, une bonne partie des activités de la France seraient paralysées causant un impact sur le PIB equivalent à 50 milliards d'Euros, sans compter les répercutions sociales que cela entraînerait, 400 000 emplois perdus, 5 millions de personnes sinistrées, etc.!
  26. NGF : Nivellement Général de la France il s'agit d'un réseau de repères altimétriques. Pour le réseau NGF-IGN69 le niveau 0 est déterminé par le marégraphe de Marseille, pour NGF-IGN78 c'est le marégraphe d'Ajaccio. En Alsace les altitudes sont calées sur le réseau allemand Normalnull basé sur la mer du Nord
  27. Destruction des ponts : le Conseil municipal de Clamecy du 1er mai 1936 a pris note de la montée exceptionelle de l'eau et du fait que les bûches empilées avaient détruit les murs et le pont de Béthléem !
  28. lit mineur d'un cours d'eau : zone où les eaux s'écoulent hors des périodes de crues ; les rives sont habituellement colonisées par la "ripisylve"
  29. Lit majeur d'un cours d'eau : zone d'expansion naturelle des crues.
  30. Lit d'étiage d'un cours d'eau : zone où les eaux s'écoulent en période de basses eaux
  31. Mouille : quand la roche-mère est imperméable et que le sol composé de granites altérés et d'argiles est peu profond, l'eau de la nappe phréatique circule très près de la surface et ressort parfois sous forme d'un marécage appelé "mouille" ("miolles" en morvandiau) ou même d'une mare ("nayous en morvandiau") permanente ou pas
  32. Orographie : domaine de la géomorphologie et de la géographie physique concernant la description des montagnes et par extension, plus généralement du relief
  1. Paramètres de Milankovitch : l'excentricité (l'orbite de la terre décrit une ellipse dont les foyers se rapprochent et s'écartent selon une période de 400 000 ans; selon qu'elle est proche ou éloignée du soleil, l'influence est différente), l'obliquité (inclinaison terrestre, angle entre l'axe de rotation et l'axe perpendiculaire au plan de son orbite - période 41 000 ans; l'hémisphère exposé reçoit plus de rayonnements) et la précession (les attractions de la lune et du soleil ne sont pas uniformes car la terre n'est pas une vraie sphère, son axe géographique décrit un cercle- période : 25760 ans ; cela joue sur la précession des équinoxes c'est à dire sur les changements de saison). Ces paramètres permettent d'expliquer par exemple pourquoi certaines années les étés sont froids et les hivers doux et le contraire.
  2. Minimum de Maunder : période (1645-1715) pendant laquelle le nombre de taches solaires et l'activité de surface du soleil était significativement la plus faible.
  3. Activité magnétique solaire : l'activité magnétique varie selon des cycles de 11 ans. A chaque cycle la polarité magnétique s'inverse. entre 1645 et 1715 par exemple l'activité magnétique du soleil cessa et le froid fut intense, les rivières gelaient provoquant des embacles importants, la fonte de la neige et de la glace entraînait des inondations. Ce fut aussi la période des famines les plus meutrières pendant lesquelle 30% de la population française mourut de faim, de froid ou de maladie.

 

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